Association Sud Ouest pour le Développement International Agricole
Irrisahel
“Irrisahel”, une opération conduite par l’Agence de l’Eau Adour Garonne et la Région Languedoc RoussillonMidi-Pyrénées, pour doter quatre villages sénégalais d’un accès à une eau salubre.
“Irrisahel”, une opération conduite par l’Agence de l’Eau Adour Garonne et la Région Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées, pour doter quatre villages sénégalais d’un accès à une eau salubre.
Producteurs de céréales, certains villageois de Méckhé pratiquent l’élevage extensif et l’artisanat. N’arrivant pas à rentabiliser leur maigre production, leur nourriture est au minimum en période de soudure, c’est-à-dire entre deux récoltes, entraînant souvent l’endettement. Pourtant, l’eau est là, mais souvent inaccessible ou inutilisable. Les forages existants ne fonctionnent plus ou le puisage manuel est éreintant pour des résultats décevants. Les terrains sont abandonnés petit à petit. Découragés, les hommes partent pour subvenir aux besoins de la famille (les femmes représentent près des 2/3 des résidents). Dans les villages, la seule borne d’eau potable disponible quand elle existe fonctionne en discontinu, avec trois heures d’attente pour remplir le seau de 20 litres.
Des objectifs spécifiques
L’Agence de l’Eau Adour Garonne finance l’alimentation en eau potable de quatre villages : réhabilitation de forages inutilisés, construction de châteaux d’eau, mise en place d’unités de pompage solaire et de traitement de l’eau, réalisation de micro réseaux d’irrigation de cultures vivrières… L’accès à l’eau est payant afin de couvrir les frais (exploitation, maintenance, entretien et accompagnement sur le long terme). 500 personnes bénéficient des installations. Le projet “Irrisahel” s’est construit autour de plusieurs objectifs :
- I augmenter la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable en installant des bornes d’eau,
- développer la production maraîchère continue toute l’année (aubergines, tomates, carottes, poivrons, courgettes, laitues, pommes de terre…) grâce à une micro irrigation et une énergie autonomes,
- sensibiliser et former la population aux énergies renouvelables et aux techniques de micro irrigation,
- optimiser la gestion de l’eau en renforçant l’organisation des structures locales,
- freiner l’exode rural.
Une mise en place progressive
Afin de mettre en œuvre un plan d’actions permettant d’organiser la filière “de la production à la commercialisation”, plusieurs types d’actions ont été menés pour lancer le projet et le pérenniser grâce l’appropriation par les acteurs locaux de la filière maraî- chère mise en place. Deux villages, Keur Médoune et Ndia Ndeuckou, ont été retenus pour la première tranche du pro- gramme. Ils ont reçu le matériel utile pour démarrer la production : systèmes d’exhaures solaires complétés des systèmes de stockage de l’eau (construits sur place) et de micro irrigation.
Prise en charge financière
Le budget dépasse pour les quatre villages 300 000 €. L’Agence a accordé 170 000 €, la Région Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées 56 000 € et celle de Thiès 4 000 €, le tout représentant 76 % des investissements. Les villageois ont contracté un prêt de 20 000 € par groupe de deux villages grâce au FREDIC géré par l’ASODIA et la Région Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées. L’UGPM a mis en place des systèmes financiers pertinents pour recouvrer les redevances des services rendus, assurant ainsi la viabilité des périmètres maraîchers. Il devra, à terme, prendre le relais des prêts FREDIC. Un travail en ce sens sera engagé avec ces structures. Cela passe, notamment, par le renfor- cement des organisations des professionnels.
Voir également le suivi du programme Irrisahel sur le site de l’entreprise d’Irrijardin, partenaire de ce projet.